EGLISE DE LUPPE
Nommée au 19ème siècle : Église de la transfiguration
L’église de Luppé est bâtie sur une petite hauteur et est d’origine romane. Dédiée à Saint Sauveur elle fut remaniée au cours des siècles. Vers 1860, le clocher a été coiffé d’un toit en ardoise, en éteignoir, s’appuyant sur une base courée, le mur Ouest étant étayé par trois puissants contreforts.
Le clocher comprend deux cloches. La première fondue en 1830, la seconde en 1831. Cette dernière porte deux écussons : la Vierge à l’Enfant d’un côté, le Christ en croix sur l’autre face.
La porte d’entrée romane est heureusement protégée en 1877. Deux arcs en plein cintre y sont surmontés d’une archivolte assez effacée. Le schisme qui orne le tympan a subi lui aussi les outrages du temps. L’intérieur de l’église Est a une nef avec un lambris en anse de panier qui se prolonge jusqu’au fond du chevet. Celui-ci et la nef semblent avoir été au Moyen-Age voûtés en croisée d’ogives. A-t-on détruit ces voûtes ? Ces voûtes n’ont-elles été qu’ébauchées ? Mystère !
En 1849, un incendie détruit la sacristie et une partie de l’église.
Le chœur et la nef sont ornés de belles peintures de la fin du 19ème siècle (dont les armoiries des Contes de Luppé) dues à un peintre jouissant, à cette époque, d’une belle renommée : Marcel Labedan de Saint-Mont.
Au panneau centre du chœur on peut voir le Christ en Croix, Marie à droite et Saint-Jean à gauche.
Saint-Sauveur était très renommé dans la région pour faciliter la délivrance des femmes enceintes, aussi le jour de sa fête (6 août) , on accourait en grand nombre à Luppé pour implorer son aide. On amenait les bêtes et les jeunes enfants.
Depuis la révolution (1789) cette coutume est tombée en désuétude. La tradition orale relate la guérison extraordinaire, le jour de la fête de Saint-Sauveur, d’une jeune fille de la paroisse, dans un état de grave aliénation mentale. Elle fut subitement guérie pendant la messe.
En 1667, le livre terrier(ancêtre du cadastre) nous signale une autre église. Dédiée à Saint-Jacques, entourée de deux cimetières dont l’un était réservé aux « cagots ».
Il résulte des recherches faites en 1900, dans les archives de Saint Mont que l’on désignait ainsi les personnes qui avaient le lobe inférieur de l’oreille collé à la joue. La superstition voulait que ces gens fussent considérés comme sorciers ou possédés de l’esprit malin et à leur décès on les inhumait à part dans un coin réservé du cimetière.
Mais Luppé a eu au moyen-âge, du XIIè au XVè siécle, une colonie “cagots” ce qui explique qu’un cimetière complet leur ait été reservé.
En 1336, se trouvait d’un côté de la route l’hôpital Saint-Jacques qui venait d’être rebâti et qui servait de halte pour les pèlerins, à côté de la petite église de Saint-Jacques alors appelée « gleysselle »
Luppé sera durant des siècles une halte importante pour les pèlerins de Saint-Jacques de Compostelle.
De nos jours, de nombreux pèlerins s’arrêtent à Luppé pour admirer le porche d’entrée qui est inscrit à l’inventaire des monuments Historiques.
Actuellement l’église ne peut-être visitée uniquement sur rendez-vous.